Les nouvelles de décembre

Should auld acquaintance be forgot

Image de la série How to with John Wilson

Je déteste le mois de janvier. Je déteste les résolutions, je déteste la pluie, je déteste les mauvaises nouvelles qui ne manquent jamais d’arriver, je déteste les lumières qui s’éteignent et les décorations que l’on décroche. Ça ne m’empêche pas de vous souhaiter une bonne année et de vous remercier d’embarquer de nouveau (volontairement ou parce que vous avez un peu la flemme de vous désinscrire) pour douze mois de cette newsletter qui déménage pour l’occasion chez Beehiiv (mais ça ne change rien pour vous !).

En décembre j’ai commencé une série qui, je le sais, va m’accompagner encore quelques semaines et rendre 2024 plus douce et qui s’appelle How to with John Wilson. Elle était sur ma liste depuis quelques temps et elle est arrivée dans ma vie, comme toujours, au parfait moment. Cette série m’a apporté tellement de joie que j’avais envie d’ouvrir 2024 en vous la recommandant. C’est un format court dans lequel le réalisateur de documentaire John Wilson s’intéresse à un sujet et déroule une sorte de visual essay. Il nous explique par exemple comment pratiquer le small talk, comment construire des échafaudages, comment partager l’addition au restaurant… Et il déroule le fil de sa pensée en interrogeant des gens dans les rues de New York, en faisant des liens souvent très drôles entre des images qui n’ont a priori pas grand chose à voir, en explorant son sujet comme un objet étrange dont il regarde chaque face.

C’est une série d’une tendresse folle et en finissant le premier épisode j’étais incroyablement enthousiasmée par cette forme originale, par la voix légèrement hésitante de Wilson, par sa façon d’écrire et de raconter. La série me donne l’impression de voir, pendant 30 minutes, le monde à travers les yeux de quelqu’un d’autre. De faire l’expérience d’une autre intériorité. J’adore sa manière de tisser des liens entre les individus et de poser des questions d’une profondeur folle (Wilson est capable de partir de “comment recouvrir ses meubles ?” pour arriver à une réflexion superbe sur le temps qui passe). À chaque fois que l’on termine un épisode je me sens requinquée, comme si je tenais une réponse fragile et importante entre mes mains.

Alors voilà, pour 2024 je nous souhaite de découvrir des séries et de se dire “trop bien, il y a trois saisons à rattraper !”

Ce que j’ai fait en décembre :

🎉 Après avoir tergiversé pendant des jours, j’ai fini par tenter un mini-bilan que j’ai posté sur mon blog ! J’y ai placé mes différents tops si vous avez envie d’y jeter un œil !

😭 En décembre j’ai fini de regarder This is us et j’ai écrit un petit texte sur cette série qui m’a accompagnée pendant un an et qui m’a fait pleurer beaucoup trop souvent. Ça se lit sur mon blog aussi, par ici par là !

📚 Dans le numéro décembre/janvier des Inrocks j’ai écrit une longue critique du très très très bon roman de Phoebe Hadjimarkos-Clarke Aliène qui paraît le 5 janvier aux Éditions du Sous-Sol. J’ai écrit cet article en écoutant la BO d’Under the Skin (par the one and only Mica Levi) parce que ce livre me faisait penser à cette musique bizarre et mutante. Bref, lisez-le !

✍️ De janvier à mars 2024 je relance mes ateliers d’écriture à Brest (les 13/01, 3/02 et 9/03). Il reste de la place donc n’hésitez pas à m’écrire si ça vous intéresse ou à faire passer l’info à vos brestois·es pref !

À voir / à lire / à écouter :

📚 J’ai beaucoup aimé lire le discours du prix Nobel de la littérature Jon Fosse que j’ai trouvé très éclairant et émouvant. J’ai acheté un de ses livres et je ne désespère pas de le lire bientôt ! Je me suis répétée encore et encore cette phrase que je trouve si belle : “In a way I found a place inside myself that was just mine, and from that place I could write what was just mine.” Vous pouvez le lire en intégralité par ici !

😷 J’ai été très émue aussi par ce bel article d’Ed Yong, journaliste du New York Times qui a couvert les cas de Covid long aux États-Unis. Il raconte en quoi raconter ces histoires (souvent tues, voire accueillies par du scepticisme) ont fait de lui un meilleur journaliste. À lire ici.

🌳 J’ai été très intéressée par l’angle de l’article de Lorène Lavocat publié sur Reporterre qui s’interroge sur les manières dont la littérature jeunesse peut parler d’écologie aux enfants. À lire par là !

Parker Posey dans “Party Girl”

En bref :

💃 Sur Criterion, j’ai vu le film de Daisy von Scherler Mayer avec Parker Posey Party Girl (1995). Ça raconte l’histoire d’une jeune femme qui adore faire la fête et se découvre une passion soudaine pour le métier de bibliothécaire. C’est très drôle, décalé et assez feel good donc je le recommande pour affronter la grisaille du mois de janvier. À lire en complément ce chouette article de Vogue qui raconte la genèse des looks du film.

🌛 J’ai rattrapé tardivement deux séries sur AppleTV que j’ai vraiment apprécié : Shrinking, série mi-déprimante mi-feel good sur des psychologues qui galèrent dans leurs relations personnelles et For All Mankind, une uchronie qui imagine une autre histoire de la conquête de l’espace. Je n’aime pas particulièrement les fictions sur ce sujet mais cette série me plaît vraiment pour ses personnages féminins, ses questionnements sociaux et puis pour les cliffhangers de malade qu’on nous droppe à chaque fin d’épisode. C’est la série qui me console d’avoir dû dire au revoir à Randall, Kevin et Kate.

🌹 Je me suis plongée pendant les vacances dans l’autobiographie de Barbra Streisand que je vais malheureusement devoir mettre sur pause (la rentrée de janvier m’appelle) mais qui est vraiment passionnante et très drôle. J’adore qu’elle ne s’excuse de rien et qu’elle soit à la fois incroyablement sûre d’elle et pétrie de névroses. On a simplement envie de se refaire tous ses films, ce qui sera un bon objectif pour 2024 !

Et je vous laisse avec le meilleur nouvel an du cinéma, don’t @ me comme disent les jeunes. Bon mois de janvier !